Passé de Siann : Commencement 2e Partie  

Posted by Eos / Michael

Sur un coup de tête, je suis partie, juste comme ça, sans penser aux conséquences de mon geste ni ce que je pourrais faire ensuite. De toute façon, je ne pouvais plus arrêter, retourner en arrière n'aurait donné que des arguments supplémentaires à mes parents pour qu'ils pensent à m'interner dans je ne sais trop quel centre de débiles mentaux. Donc, je suis partie sans même voir la direction ni connaître une destination possible pour moi. Voici donc mon grand départ pour une aventure extraordinaire; sortir du cauchemard monotone qui est ma vie pour aller où ?? Pour faire quoi ?? Je l'ignore, mais ce n'était pas grave, je m'improviserais une destination, un but et je survivrais comme je le pourrais. J'avais 17 ans lorsque je me suis enfuie de la maison avec le rêve de ne plus y remettre les pieds.

J'ai voyagé pendant 2 ans et demi. Au début, je dormais où je pouvais, je mangeais ce que je dénichais, je portais sur le dos ce qu'on me donnait et puis j'ai marché sans arrêt. D'un pays à un autre, j'ai parcouru une bonne partie de l'europe, à pieds ou en auto-stop. Je m'arrêtais dans les villes pour me réapprivisionner, puis je repartais à nouveau. Pour survivre, je n'ai pas eu vraiment le choix, j'ai décidé de faire un métier vieux comme le monde, mais moins dégradant que de vendre son corps.
J'ai tout simplement appris à être une voleuse. Avec le temps, je suis devenue plutôt douée et je ne visais que les portefeuilles des riches ou des touristes. Bien sûr, je ne prennais que l'argent comptant qui me permettais d'aller du point A au point B et j'abandonnais bien souvent le fruits de mon larcin dans un endroit évident où la personne pouvait retrouver son portefeuille. De cette manière, j'avais la conscience un peu plus tranquille. Bien sûr, au début, ce n'était pas du tout évident et j'ai bien souvent failli me faire prendre. J'ai même dû abandonner à quelque reprise lorsqu'on se rendait compte de ce que je faisais et alors il ne me restait plus qu'à courir.

Je n'imaginais pas la vie autrement. Être libre de se promener où je le désirais, ne plus sentir des regards inquisiteurs dans mon dos et surtout ne plus être triste de la réaction de mes parents lorsqu'ils me voyaient ou entendaient parler de moi. Bien sûr, j'ai donné de mes nouvelles, mais je ne savais jamais vraiment si ça les interessaient ou non, je tombais habituellement sur le répondeur de leur cellulaire.

Un pays en particulier m'a séduite; l'Allemagne. J'ai aimé cet endroit à un point tel que j'ai essayé d'apprendre les rudiments de l'allemand pendant mon séjour. J'ai d'ailleurs tellement aimé ce pays que j'ai décidé d'y rester après quelques temps. J'ai volé tout juste assez pour m'offrir des vêtements neufs et un place pour dormir dans un hôtel miteux, puis je me suis trouvé un petit travail. Mon allemand n'était pas parfait, mais il suffisait pour l'employeur, d'ailleurs c'était plutôt mon apparence disons "exotique" selon ses termes qui l'a poussé à m'engager. Il m'a même demandé de garder mon accent pour donner une petite touche colorée à son bar.

Je travaillais comme serveuse avec 2 autres filles lorsque je l'ai rencontré pour la première fois. Elle venait souvent boire et entre deux mégots de cigarettes, elle semblait tenter de se familiariser avec le caractère assez pointu des allemands. À force de la côtoyer, j'ai finis par lui demander son nom, elle m'a dit qu'elle s'appelais Jessica et qu'elle était nouvelle dans la place. J'imaginais qu'elle était voulais signifier une étrangère comme moi. Peu à peu, j'ai finis par la connaître, puis comme il était venu pour moi de décider à me trouver un logement fixe, je n'ai pas résisté à lui demander si elle vivait seule. Elle m'a sourit et elle m'a demandé qu'elle était mon orientation sexuelle en affirmant qu'elle n'était qu'aux hommes et pas du tout intéressée. Si je voulais dire quelque chose d'autre, je devais être davantage directe selon elle.

C'est comme ça que Jess est entrée dans ma vie et ça doit faire maintenant 5 mois qu'elle y ait de façon permanente. Je l'aime bien, elle me permet de m'exterioriser et sa présence me fait du bien. Finalement, j'ai une amie dans ce foutu monde. Mon moral est remonté en flèche grace à elle, j'ai même tendu une perche vers mes parents en leur demandant s'ils acceptaient de me rencontrer un de ces jours.
Ma vie va mieux, je travaille, je ne vole plus pour manger et me vêtir et j'ai un vrai toit sur ma tête que je peux appeler "chez moi" et j'ai même décidé de payer des impôts enfin si je dois payer quelque chose. L'appartement est relativement grand, un 5 1/2, pour deux, c'est suffisant, même si je ne sais toujours pas d'où Jess sort son argent, mais ce n'est pas grave, chacune ses secrets. J'essaye d'ailleurs de ne pas parler de ma famille avec elle, j'aimerais bien ne pas lui donner une mauvaise image de moi, surtout si jamais elle apprend qu'on me considère comme une folle en fuite.