Un conte de fée  

Posted by Eos / Michael

Je ne me suis jamais plains, d'ailleurs pourquoi l'auraisje fait ? Je n'avait aucune raison de le faire. On ne s'est jamais plaint de moi, pourquoi d'ailleurs, j'ai toujours été invisible.
Je suis né une belle journée d'un mois quelconque. J'aime bien penser que c'était une belle journée, après tout, c'était celle de ma naissance. Ma nourrice s'est bien occupée de moi, elle le devait de toute façon, elle m'a pris dans ses bras le jour de ma naissance et elle devait bien se rendre compte qu'elle serait d'ailleurs la seule à le faire.
Elle me chantait des berceuses, me nourrissait, changeait mes langes, me bordait et me dorlotait autant qu'une femme qui s'occupe de l'enfant d'une autre, peut le faire. Autant qu'une femme qui essaye de ne pas avoir trop peur, peut le faire face à un nouveau-né mage.

Plus tard dans ma vie, elle s'est mise à jouer avec moi. Elle m'a appris à parler, à marcher, à manger par moi-même, à m'habiller, tout ou presque rien pour un enfant.
Elle a tout été pour moi, tout dans mon enfance et sa récompense face à tout cela ... une blessure de trop, trop profonde, qui laisse s'échapper une fumée noire, langoureuse, traînante, qui entoure, étouffe, ensorcelle et transforme ce qu'elle touche.
Dire que ma nounou fut transformée en poule géante, juste à cause d'une blessure à mon genou, une coupure que je me suis faite lorsque je suis tombé de l'escalier, un mal que ma nounou essayait de refermer tout en me consolant du mieux qu'elle pouvait.

J'avais 4 ans et j'ai transformé la seule femme au monde qui s'est occupée de moi en un oiseau incapable de voler, de faire preuve de vivacité d'esprit ou même d'un bout de cervelle. Formidable, ça, c'est ce que j'appelle une situation ironique et même une erreur de la nature. Pas elle, bien évidemment, moi ...

This entry was posted on 18 février 2011 at 12:04 . You can follow any responses to this entry through the comments feed .

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